Bonjour, j'ai passé du temps à parcourir quelques messages publiés sur ce site ainsi que les réponses apportées par l'auteur. Mon analyse est qu'il existe une divergence d'opinion qui renvoie à une question fondamentale : "Peut-on manger celui qu'on aime ?" Au risque de décrédibiliser ma logique démonstrative, je souhaite utiliser l'exemple pour démarrer mon raisonnement. Tu aimes ton cheval, et tu as été tentée d'embrasser ses grandes joues. Si tu l'aimes c'est que son odeur ne pose plus de problèmes pour toi, seule un mouche pourrait se mettre entre tes lèvres et son cuir. Quelle belle et simple preuve d'affection que d'embrasser l'animal aimé. De gros poutous dans le cou de son chienchien, n'est-ce pas une déclaration d'amour de la plus belle manière, celle qui se passe de mots. Les hommes. Nous-mêmes nous embrassons les uns les autres afin de communiquer notre amour respectif. En plus d'une quantité de fluides, la bouche est le vecteur de fortes émotions. Un baiser langoureux véhicule de beaux sentiments, il dure et se veut varié. Un petite morsure parfois permet de le pimenter, comme un douce rebellion, un jeu d'enfant. Une profonde morsure lui donne carrément du corps, du panache latin, une fièvre naissante. On joue avec nos bouches, on se mordille dans le cou, bête à deux dos, vampires emboîtés, mangeuses d'hommes et grand méchant loup, le bestiaire de l'amour est peuplé d'êtres au dents affutées. On ne se mange pas mais on y joue, et on y prend vite goût. Un coup de croc de trop, et la situation devient glauque (sujet parfaitement traité dans le film May de Lucky McKee, sorti en 2004). Pour aller plus loin, évoquons le contenu disponible à portée de clic. Internet nous permet aujourd'hui de voir de l'amour en vidéo. On voit de l'amour catégorisé, sur des sites spécialisés, en haute définition, au ralenti, en amateur, en p.o.v. ... Qu'il soit à plusieurs, interracial ou dans les fesses, la fin est souvent la même et une conclusion s'impose : quand on s'aime on s'avale. Continuons. Le cannibale africain, aux moeurs extravagantes, a coutume de digérer ses congénères. Ce goûter particulier est savouré dans un contexte guerrier ou abordé comme un rituel sacré (sacrés africains !). Il est souvent précédé d'un coït consenti par un ou plusieurs des parties prenantes. N'est-ce pas la preuve que l'amour pour son prochain (repas) est grand. Une coutume aussi ancestrale peut-elle être totalement dénuée de bon sens ? Retour à la civilisation. Dimanche, il est onze heures du matin. Le large chapeau rond orné de fausses plumes m'a empêché d'y voir, mais j'entends déjà : "Prenez et mangez-en tous, car ceci est mon corps...". Le service touche à sa fin, il est temps d'aller communier. Le pêcheur devant moi, yeux fermés et bouche grande ouverte attend que soit déposée sur sa langue l'hostie, symbole du corps entier du fils de Dieu. Remarquez comme la quantité mangée est proportionnelle à l'ampleur de la passion. Je ne souhaite pas m'égarer plus longtemps. Croquer, c'est aimer. Le problème vient du meurtre et je pense avoir une solution. Dans L'énigme du clou chinois traduit du mandarin par Robert Van Gulik, est décrite avec précision une certaine cérémonie judiciaire courante sous la dynastie T'ang (618-907). Exécutée par un fonctionnaire cagoulé, elle permet de retirer une belle quantité de viande à un être humain tout en n'altérant que moyennement son état de santé. Mon idée est la suivante : Imitons les chinois, prélevons nos steaks à même l'animal vivant ! Taillons nos pièces dans des bêtes bien portantes et appétissantes. Chaque année, un quart de l'humanité se déleste de son prépuce et s'en porte à merveille. Pour autant, je n'ai jamais été invité à l'immense pierrade qui devrait logiquement s'en suivre ?! Le gâchis doit cesser. Beaucoup de chevaux sont attelés à des charrettes. Les multiples contacts au sol créent un équilibre hyperstatique. Débarrassons-les de leur train arrière. La bête fera indéniablement plus corps avec la machine et fournira à l'homme deux belles cuisses de viande tendre et rouge. Si ce procédé semble cruel à certains, je tiens à rappeler que les meilleurs temps au marathon de Paris sont réalisés das la catégorie handisport hommes (1:35:56 en 2012), loin devant le recordman kenyan Stanley Biwott (2:05:12). La technologie nous aidera à augmenter le rendement de l'opération. Donnons à la bête la chance d'être généreuse et de partager ses fibres succulentes. Pour toi mon enfant, je ferai du cheval trop grand que ton papa t'a acheté, le petit poney dont tu rêvais, armé de mon tranchelard. J'accrocherai la esse à la cheminée pour que le rouge éclatant de feu ses hauts-de-cuisse, illumine ton Noël d'un bonheur écarlate. Hippiquement, Larsenpeople
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